...Bousso Dramé. Si vous avez raté le début de l'histoire, je vous invite à vous donner une paire de gifle, vous indigner contre vous-même et à cliquer sur le lien ici, oui oui là-bas.
Si vous n'avez pas envie de trop lire, vous pouvez vous fier au résumé ci-dessous; très influencé par mon point de vue:
C'est l'histoire d'une dame ou demoiselle (je ne sais pas), noire et brillante qui a refusé d'accepter un visa pour la France sous le très éminent prétexte que le bon accueil (et surtout la courtoisie) au consulat de France sont des notions complètement absentes. Alors, elle écrit une lettre ouverte à l'ambassadeur pour faire part de son indignation. (Finalement je pense que vous devriez aller lire cette si longue lettre).
Dans l'absolu, cela est son droit de s'ériger contre le mauvais traitement permanent dans les ambassades (aaaaah! ces français!!!). C'est même aussi peut-être son droit d'en faire un instrument de buzz et de chercher suiveurs. Ce qui est plus discutable: ce sont les suiveurs. justement. De ma fenêtre, il est difficile à avaler que le peuple africain dans une grande majorité, cherche à en faire une héroïne. Vous objecterez en me disant que je fais bien de SanGoku, un de mes héros absolus ou que je vois en Jack Bauer, un autre héros; et donc tout le monde a le droit de choisir qui il veut comme héros. C'est vrai mais i think qu'il faut repenser à deux fois avant de célébrer l'acte. Un des points qui m'a le plus frappé à la fin du courrier de madame est le chapelet des titres énumérés:
(1) Bourse Eiffel du Gouvernement Français,
(2) Sciences Po Paris,
(3)London School of Economics.
Voilà bien des titres qui confirment à quel point elle est brillante. C'est aussi un indicateur du fait qu'elle a longtemps vécu dans ces différents pays (France, Angleterre). C'est surtout un indicateur qu'elle a certainement déjà eu affaire à ce processus de visa décrié. Pourquoi l'indignation n'arrive que maintenant? Là où la formation a surtout moins de valeur qu'un diplôme de Sciences Po? (j'imagine qu'ils sont devenus malpolis depuis peu).
L'une des raisons pour lesquelles j'adore l'expression "indignation à géométrie variable" est qu'elle résume assez bien la protestation post-diplôme-science-po-paris, post-je-connais-dejà-très-bien-la-France.
Alors, ne nous méprenons pas, je lui reconnais une forme de courage, celui d'avoir dit "non". Mais je nuance ce courage.
L'acte aurait été authentiquement courageux si elle avait "FAIM", si elle avait en cette opportunité sa seule chance d'avoir une "bonne" formation en France. Juste après ces mots, je sais que je m'attire illico les foudres des Afro-fiers-d'être-noirs et autres Afro-On-s'en-fout-de-la-France mais je nous interpelle sur le choix de nos héros.
Je vois aussi d'ici la réplique: "Pour 1 détracteur, je reçois 50 messages de soutien et bla et bla...". Si détracteur je suis, rangez moi dans la catégorie de ceux qui "détractent" les 50 personnes qui envoie les messages de soutien. On peut reconnaître un mérite sans le qualifier de courage ou de geste héroïque. Car, pour son expérience de la France, i think que Bousso Dramé peut allègrement se passer de cette formation.
Alors je refuse de faire d'un courageux "discutable" mon héros. Je refuse que nous ayons si faim de héros qu'une lettre ouverte à l'ambassadeur de France soit acte suffisant pour être érigé en héros. Je refuse... et je crois que vous devriez refuser aussi. L'Afrique d'authentiques héros comme Mandela n'aimerait pas. L'Afrique dont on veut être fier mérite mieux.
Allez! A vos fusils! Chargez! Tirez moi dessus! (j'ai un bouclier et un gilet par balles)
merci là bas Stef, je ne me suis pas non plus extasié sur ce pseudo-héroisme pour les memes raisons
Unknown
27 juin 2013 à 12:10Gbichan! soutien mon type. aucune balle ne transpercera ton gilet...
Mingouche
27 juin 2013 à 12:29I just Love the way you think mon Baoulé!!!
Unknown
27 juin 2013 à 14:41Sooo right!
Anonyme
28 juin 2013 à 06:04J'avais déjà refusé un visa de la France, mais je n'ai pas fait du bruit autour. Je ne sais pas si elle a tort. Je ne sais pas, non plus, si tu as raison.
Je sais, par contre, que l'on peut vivre heureux et mourir heureux sans mettre pied en France.
Je sais aussi qu'un visa, c'est pas un droit. C'est toujours à la discrétion du pays..
L'avenir nous dira..
Nnenna
28 juin 2013 à 09:30True...Je suis d'accord avec l'argumentation. Bousso Dramé a le droit de s'indigner et de le faire savoir. Mais ça ne l'élève pas au rang d'une "Marianne" pour autant.
Ce qui est intéressant ce n'est pas tant son attitude mais celle de tout ceux qui lui tressent une couronne de lauriers bien trop large pour sa tête.
Ça fait des années que les pratiques qu'elle dénonce durent et pourtant le nombre de demandes de visa ne cesse d'augmenter. A croire que nous sommes des masos. On est bien trop pressés d'obtenir notre sésame pour une raison ou pour une autre. Les pauvres la ferment parce qu'on ne va quand même pas rater l'occasion de sa vie d'aller passer la serpillère dans des bâtiments. Histoire de gagner assez de sous pour montrer au pays qu'on est un vrai garçon, qu'on a réussi. Les plus aisés sont bien trop pressés d'aller "profiter des soldes", se "produire" en Espagne, au Portugal...etc; bien trop préoccupés par la pensée de revenir se délecter des mines admiratives (et légèrement envieuses) de leurs amis et collègues devant les récits de leurs vacances héllènes....Quant à nos brillants intellectuels, ils sont trop avides d'acquérir du savoir de bonne qualité; celui qu'on ne trouve plus en Afrique. Du coup on encaisse tout.
Certes on félicite Bousso Dramé, mais on court rassembler tous les documents pour obtenir son visa. Ce n'est pas elle qui est une héroïne. Ce sont les personnes qui l'élèvent à ce rang qui sont en réalité un peu "petits".
C'est trop facile de taper uniquement sur la France. En dernier ressort, il nous appartient de refuser par le boycott. D'aller en vacances au Maroc, ou en Afrique du Sud. De plus songer à partager le savoir acquis dans nos universités au lieu de courir recevoir une science qu'on garde pour soi.
Il est temps d'écrire des lettres courroucées à nos dirigeants pour exiger la transparence, une gestion rigoureuse, la justice et l'équité. Ce sont ces combats qui font les héros. Et pour cela point besoin de visa.
Unknown
12 juillet 2013 à 18:03