Aujourd'hui dans ma tête, il y a...
...mon dernier voyage en Afrique centrale. Un séjour court pour un voyage long de quelques dix heures remplies de plusieurs étrangetés. Étrangetés parce qu'elles ne sont pas les usages de mon quotidien. Un petit partage:
1. La dialectique
Au départ d'Abidjan, dans l'avion, en free sitting, je me suis assis aux côtés d'une dame dont le seul langage semblait être le dialecte d'origine, de la Guinée. Tatouée à volonté au henné, elle a même failli se tromper sur sa destination finale tant elle ne comprenait pas les annonces de l'équipage. Comment peut on prendre l'avion sans parler au moins le français ou l'anglais?
2. L'Appel
À l'aéroport de Lomé, en transit, j'ai été surpris de voir qu'une hôtesse faisait l'appel pour remettre aux passagers les cartes d'embarquement de leur prochain vol. Étrange non? J'étais plutôt habitué à m'adresser à un Desk qui délivrait le service.
3. "siiiii"
Pendant l'appel de l'hôtesse de la compagnie aérienne, à chaque fois qu'elle disait le nom d'un passager guinéen, les réponses entendues étaient: "siii" ou "présent" pour dire "oui". N'est ce pas étrange? N'était il pas plus simple de s'avancer sans dire mot?
4. Roland
Dans les aéroports, on croise des personnages riches d'expériences qu'on peut trouver étranges. C'est le cas de Roland, ingénieur énergétique, de double nationalité belge et canadienne. Un personnage de commerce facile, agréable à souhait, sans complexe, qui a eu le temps de me dire qu'il a "....." des demoiselles du même nom de famille que moi lors de son année passée à Abidjan. Huuuum! Cher vantard ou Chères ivoiriennes?
5. "Djiza"
En escale à Lagos, j'ai eu la chance (c'est selon) d'avoir à mes côtés un nigérian (visiblement) très très religieux. À l'annonce de notre atterrissage à Libreville, il s'est mis à chanter des cantiques d'adoration ou de louange à Jésus (dire Jiseuuuss en anglais ou Djiza en nigérian). Même scénario au moment de l'annonce de l'atterrissage à Kinshasa. Étrange n'est ce pas?
Cinq événements parmi tant d'autres qui peuvent paraître étranges tant ils ne font pas partie de mon quotidien. Mais en laissant mon esprit accepter la différence de l'autre, elle n'est plus étrange, le cantique de louange ou d'adoration énervant au départ parce qu'il interrompait la quiétude dans l'avion est tout à coup devenu apaisant. Et pourquoi n'aurait-on pas le droit de dire "si" à la place de "oui" et même de faire un appel pour distribuer les cartes d'embarquement. Et mieux, il faut un sacré courage pour quitter son pays en sachant qu'on aura d'énormes difficultés à communiquer avec les autres.
Le regard qu'on a sur nous et sur les autres définit fondamentalement notre manière d'interagir avec le monde.
En réalité, ce qui est jugé bizarre est ce que nous ne connaissons pas. Mais chaque différence de l'autre doit être prise comme une expérience nouvelle et un enrichissement plutôt qu'une bizarrerie. Il n'existe de règles que celles que nous définissons. Apprenons à modifier notre paradigme pour s'offrir un champ de possibilités plus large.
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