L'Autre Partie

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Aujourd’hui dans ma tête, il y a…

… le mythe grec de l’Androgyne. Cette légende raconte qu’à la création les êtres humains étaient de sexe double (mâle/femelle), comme hermaphrodite. Ayant provoqué la colère des dieux, ils furent punis par Zeus qui les sépara en deux moitiés, formant les êtres actuels. Depuis cette séparation, l’une et l’autre partie est à la recherche de sa moitié d’où le terme consacré d’âme sœur. Je me suis rappelé de ce mythe à cause de cette belle cascade de mariages auxquels j’ai assisté le mois dernier. A chaque fois, j’ai eu la même exclamation : « les mariages sont beaux ». J’ai fini par tirer la conclusion qu’ils le sont grâce à une seule chose : l’Amour. Et ce n’est pas parce que prêtres et maires y sont allés de leur discours ou sermon : l’amour est ceci, l’amour est cela… Non ! je pense surtout qu’il n’y a que l’Amour pour créer autant de beauté.
Tous ces mariages ont donc suscité ces questions :
-Comment reconnait-on son âme sœur ? 
-Comment est-on sûr que la personne que l’on épouse est LA personne ? 
-Comment sait-on que c’est elle notre Autre Partie ?

L’Autre Partie ? une expression empruntée à Paulo Coelho. Expression employée dans son roman Brida que je vous invite à lire, surtout si vous avez aimé l’Alchimiste. J’aime cette expression : l’Autre Partie. Car elle définit mieux ce que je pense être l’âme sœur. L’Autre Partie est une autre partie de vous, qui vous manque et vous complète le mieux. Ce terme est la suite parfaite au mythe de l’Androgyne.  Je préfère « Autre Partie » à « Âme sœur » car cette expression ne sur-promet pas. Elle ne qualifie pas mais elle désigne cet « autre vous » qui fait de vous un être entier.
Mais au-delà des définitions, la question fondamentale demeure: Comment reconnait-on son Autre Partie ? 
Une question plusieurs fois posée et une trentaine de réponses plus tard, deux points se sont dégagés :

1. la réciprocité.
Lorsqu’il a fallu classer les deux, la réciprocité est apparue comme le premier point et surtout le plus important. En prendre conscience vous évite de faire d’une personne votre âme sœur à tort. Quand on est en présence de son Autre Partie, l’autre partie est également en présence de son Autre Partie. Le sentiment est réciproque car chaque partie complète l’autre. Cette réciprocité est appuyée par les témoignages de ces couples qui disaient à l’unisson avoir senti que le partenaire était celui qu’ils avaient toujours attendu.

2. l’inexplicabilité
Un terme inventé parce que rien dans mon vocabulaire ne rendait fidèlement l’idée. (espérons que l’Académie Française fasse un tour sur ce blog).
« Je savais que c’était lui (elle), je ne sais pas comment l’expliquer » est la réponse invariable à la question « comment avez-vous su que c’était votre Autre Partie ?».
Inexplicabilité ne veut pourtant pas dire spontanéité. Très rares sont les cas où le coup de foudre a été mentionné. Rares sont les fois où les interrogés ont répondu « Je l’ai su dès que je l’ai vu(e) ». Mais j’ai eu droit à de jolies phrases qui évoquaient l’importance et l’épreuve du temps :
« je me rappelle l’avoir mise dans un taxi et m’être dit : c’est ma femme qui part là-bas. 6 ans plus tard, nous voilà mariés »
« je le savais au fond de moi que nous étions faits pour être ensemble même si à l’époque, tout semblait nous séparer ».
Ces verbatim relèvent bien une chose : le temps confirme la reconnaissance de l’Autre Partie.

Réciprocité et inexplicabilité sont apparues, pour l’instant, comme les deux ingrédients incontournables de l’Autre Partie. Mais, à mon avis, le mystère n’est pas encore dévoilé sur la question. Il y a toujours cette grande part de « feeling » car ai-je souvent entendu au cours de ma petite enquête : « Quand on est devant son Autre Partie, on le sait, c’est tout ».
Alors, je vous invite à participer à ma quête de réponses. Pour vous, comment reconnaît-on son Autre Partie ?

merci à Olivia et Stéphane pour cette illustration parfaite de l'Autre Partie ;)

La Cité de la Sainte Famille

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Aujourd'hui dans ma tête, il y a...

…cette petite fille. Vous auriez dû être présents au moment où je lui demandais son nom.
"je m'appelle Ekra Adjo Grâce" avec dans sa toute petite voix, une pointe de fierté qui m'a arraché un sourire. Elle s'appelle "Grâce" mais n'a pas la grâce comme nombre d'entre nous d'avoir ses parents vivants. J'ai rencontré Grâce, la dernière semaine de l'année 2010. En cette fin d'année, où croire en la magie de Noël semblait être un miracle, j'ai voulu apporter un peu de joie à des enfants. Le très célèbre orphelinat de Bingerville est apparu en tête de liste des endroits à visiter mais pour une fois, sa notoriété l'a desservi. Sans lui enlever ce mérite, il est l'objet de la majorité des dons. Et les autres?
C'est en essayant de répondre à cette question que j'ai rencontré Grâce et huit (8) autres enfants de 6 à 14 ans dans sa situation. Ils sont pensionnaires de "La cité de la Sainte Famille". Une toute petite œuvre de soutien aux orphelins, mais tellement grande par le geste. J'ai eu la chance de leur rendre visite à Bonoua. Cette visite a été l'occasion de leur apporter l'essentiel: de quoi vivre. Et dans cette démarche, j'ai appris des choses incroyables:

- rien ne vaut le sourire d'un enfant. Il est vrai. (Regardez encore la photo si vous en doutez)

- partager est une des principales valeurs que les êtres humains doivent "partager"

- partager "un tout petit peu" de ce qu'on a, peut procurer joie inversement proportionnelle

- pour le prix d'un très bon Mojito à Life Star, il est possible d'avoir jusqu'à 10 kilos de spaghetti... (oui, oui, sans blague!)

- pour beaucoup moins d'argent qu'une bande d'amis dépenserait un samedi soir au Ritz, on peut nourrir 9 personnes pendant 1 mois.

Bien sûr, il ne s'agit pas de réduire sa vie à faire ces conversions. Mais de même que nous avons l'obligation de vivre le bonheur que la vie nous offre, nous avons le devoir de le partager aux autres.

Alors si vous vous sentez l'âme charitable, vous pouvez aussi apporter du soutien matériel (riz, huile, sucre, lait, viande, conserves, cahiers, stylos, livres scolaires, vêtements) et financier à ces enfants. Pour manifester votre soutien, n’hésitez pas à contacter la très courageuse responsable de l'œuvre: Jeannette DEGNY  (48 38 26 74)
Ou inscrivez votre nom dans ce formulaire de bonne volonté. Je me ferai un plaisir de démontrer à la responsable de l'oeuvre qu’elle n’est pas et ne doit pas être seule à mener ce beau combat.







Mon ami Blaise

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Aujourd'hui dans ma tête, il y a...

...cette histoire vécue, il y a quelques jours, par mon ami Blaise. (je sais, je lui ai aussi dit que son prénom n'était pas terrible). Il m'a raconté que, stationné dans le quartier d'Angré, il eut un problème de batterie. Impossible pour lui de faire démarrer sa voiture par un simple tour de clé... Il lui fallait donc des bras valides, prêts à pousser 2 tonnes sur 4 roues. Le regard dans les alentours, son attention a été vite retenue par un groupe de 4 jeunes hommes dans la force de l'âge capables de lui prêter main forte. A leur rencontre, il exposa son souci quand l'un d'eux lui posa une question:

"Tu es quoi? Tu es LMP non?"
Blaise, surpris, eut pour toute réponse un sourire. Ne comprenant pas que l'aide soit soumise à condition, il retourna à sa voiture à la recherche d'une autre solution. Pendant qu'il s'éloignait, l'un des jeunes hommes rétorqua:

"Oh c'est bon, allons l'aider"
Quelques instants après, ils arrivaient à sa voiture mais avant qu'ils aient pu se mettre à l'œuvre, un autre d'entre eux posa une autre question sur un ton de méfiance:

"D'ailleurs même, c'est quoi ton nom?"
"Blaise" répondit Blaise, une demie seconde plus tard.
Au jeune homme de répliquer:

"Tu as eu la chance!!! Tu ne t'appelles pas Koffi, Koné ou quelque chose comme ça. Ta voiture allait rester ici"
Tout de suite après, ils lui fournirent l'aide nécessaire et son 4x4 reprit la route.

Choqué par ce récit, je me suis demandé ce qui lui serait arrivé s'il s'était appelé autrement? Jusqu'où va notre folie partisane? Sommes-nous en train de perdre les valeurs fondamentales qui régissent notre société? La solidarité? Sommes-nous arrivés à un point où l'on est incapable de s'accepter malgré les différences?

Alors...
Est-il tombé, par le plus grand des hasards, sur une tribu de sombres idiots ou nous sommes-nous engagés en Côte D'ivoire dans un virage très dangereux? (Ou peut-être, je fais une montagne d'une histoire sans intérêt?)

Je vous pose ces questions car j'ai peur pour tous ces "Blaise" qui, comme mon ami, s'appellent en réalité: Abdoul.